Je pense donc je sue
Pastel et acrylique sur papier imprimé marouflé sur toile
Je chie
en pensant
isolé
j’ai des pensées
de merde
confiné
j’ai le temps de penser
c’est chiant
ce jeu de
yo-yo
auquel
nous font jouer
nos gouvernants
À quand la fin
de ce mauvais scénario ?...
Kassoumay Kep, Dou Moy, Guiss-Guiss, Bidew Bi, Clé Millionnaire, Envoyé Special, Takisaan, Le champion, Les as du bonheur, Hippodrome, Au cœur de la course, Dieng... sont autant de titres de pronostics de PMU imprimés chaque jour pour inonder les kiosques de PMU du pays et proposer aux parieurs les combinaisons gagnantes.
Des « spécialistes » du PMU qui font chaque jour des combinaisons et des agencements de chiffres qui font parfois penser à des signes cabalistiques ou à de la géomancie.
La série course effrénée est un parallèle entre cette course de chevaux et la course de l’humanité vers ce qu’on désigne par le « progrès » le « développement », « l’émergence »... Elle a été inspirée par ce coup d’arrêt de la machine économique du monde due à la pandémie du Covid 19. Les humains se sont enfin arrêtés de courir tous ensemble pour enfin penser et panser le monde. Si nous pouvons comprendre le fait que les chevaux courent vers une ligne d’arrivée, nous sommes par contre étonnés de voir les humains courir vers le néant car la seule ligne d'arrivée de toute vie n’est que la mort du corps qui ne signifie pas forcément la fin de l’Homme.
L'humain s'est fixé des défis de rentabilité économique au point de perdre de vue l’essentiel qui est la vie et la dignité de sa race. Cette course effrénée vers l’accumulation de richesses finira par polluer les plus petits cours d’eau des hameaux les plus reculés du globe. La surproduction et donc la surconsommation à fini de faire de l’homme l’outil du travail.
Je pense donc je sue, pastel et acrylique sur papier imprimé (pronostics de PMU) marouflé sur toile, 150x150cm, 2020